Emmerich [ Imre] Kálmán (1882-1953)
Plusieurs opérettes de Kálmán ont
été données en version française
: Manuvres d'automne (Célestins
de Lyon,
1914), Princesse Czardas, La Bayadère (Célestins
de Lyon, 1921 ; Paris, Mogador, 1926), Comtesse Maritza
(Mulhouse, 1930 ; Paris, Ambassadeurs, 1931) et Violette
de Montmartre (Marseille, 1930 ; Paris, Porte Saint-Martin, 1935)
Cinq ouvrages donc. Seule Princesse Czardas s'est maintenue
solidement au répertoire. Comtesse Maritza n'est
que très rarement reprise, on ne sait trop pourquoi
d'ailleurs, car tant au niveau de la partition que du
texte, elle n'a rien à envier à sa célèbre
" sur ". Quant aux autres ouvrages
Créée à Vienne au Théâtre
Johann Strauss, le 13 novembre 1915, Princesse Czardas
a été présentée pour la
première fois en français à Anvers,
le 16 novembre 1921, le livret étant dû
à Antoine de Graef. En France, l'ouvrage est
accueilli au Trianon Lyrique le 12 mars 1930 dans une
adaptation de René Pater et André Mauprey.
Une nouvelle version est écrite par Michel Duran et André Hornez. Elle est présentée sur la scène
du Théâtre deParis le 27 janvier 1950 avec le célèbre couple d'avant 1940, Marta Eggerth et Jan Kiepura,
entouré de Pasquali et d'Alice Tissot. L'ouvrage avait été " arrangé " pour les deux stars mais l'uvre n'avait rien gagné au change. De plus, suite à la guerre, les goûts du public pour l'opérette ont beaucoup changé et celui-ci s'intéressait aussi à de nouvelles " idoles " : Mariano, Guétary, Merkès, Dassary
Ainsi l'ouvrage remanié de 1950 ne tient pas l'affiche très longtemps. On en revint à la version précédente et l'ouvrage continua une carrière malgré tout assez modeste sur les scènes de province.
Une quatrième version, due à Mario Bois
et Daniel Stirn, voit le jour en 1970. Cette version
ne " décollera " vraiment qu'en 1979
avec la tournée emmenée par Marcel Merkès
et Paulette Merval qui triomphera pendant plusieurs
années sur les scènes de province et de
Belgique. C'est d'ailleurs le dernier ouvrage que chantera
sur scène le couple vedette, qui terminera ensuite
sa carrière par une longue série de récitals.
Notons que Marcel Merkès et Paulette Merval,
à l'occasion de cette tournée, ont enregistré
les principaux airs de Princesse Czardas
sur les
paroles de la version française de 1930 !
Princesse Czardas est toujours au répertoire
des scènes de province dans la version de 1970.
L'argument (version Mario Bois)
Acte 1
Le Théâtre Eldorado de Budapest (Hongrie)
Edwin, le fils du prince Léopold de Lienbensdorf,
est amoureux de Sylva Maresco, une belle et séduisante
chanteuse de café-concert.
Pour empêcher la jeune femme d'entreprendre
une tournée en Amérique, Edwin n'hésite
pas à lui faire une promesse écrite de
mariage. Mais le prince Léopold veille. Bien
décidé à éviter une mésalliance
à son fils, il le fait rappeler à Vienne
et il fait annoncer le mariage d'Edwin avec la comtesse
Stasi.
Le comte Boni Kansciano, ami d'Edwin et lui aussi,
amoureux de Sylva, s'empresse de montrer à celle-ci
le faire-part des fiançailles. Désespérée
et se croyant trahie, Sylva s'enfuit accompagnée
par Boni.
Acte 2
Le palais des Liebensdorf à Vienne
Deux mois plus tard, le prince Léopold donne
une grande fête au cours de laquelle il a l'intention
d'annoncer les fiançailles de son fils avec la
Stasi. Mais celle-ci n'accepte pas ce mariage de raison
et le dit haut et fort.
Sylva, se présentant comme la " Princesse
Czardas ", apparaît en plein milieu de la
fête, accompagnée de Boni qu'elle fait
passer pour son mari. La pseudo comtesse est accueillie
à bras ouverts dans les salons du prince de Lienbensdorf.
Edwin se rend vite compte que Sylva ne l'a pas oublié.
Quant à lui, Boni est très attiré
par la Stasi et il joue plutôt mal que bien son
rôle de mari. Il ne fait d'ailleurs aucune difficulté
pour renoncer à Sylva et pour envisager un divorce
rapide.
Edwin se prépare à annoncer à
son père la nouvelle de son prochain mariage
avec la comtesse Kansciano. Mais Sylva a encore quelques
craintes et elle demande à Edwin s'il aurait
aussi facilement épousé une chanteuse
de cabaret : " Oui, mais nous n'aurions pas été
heureux ensemble ", répond-il maladroitement.
Furieuse et déçue, Sylva annonce à
toute la compagnie sa véritable identité
et elle déchire publiquement la promesse de mariage
qui lui avait été remise par Edwin à Budapest. Et elle quitte le palais.
Acte 3
Un grand hôtel à Vienne
Edwin part à la recherche de sa belle. Il rencontre
Boni et il l'accable de reproches. Ce dernier saura
réconcilier les amoureux en faisant croire à
Sylva qu'Edwin a l'intention de se suicider. De son
côté, le Prince apprend fortuitement que
sa propre femme a été également
chanteuse de cabaret. Il ne peut donc plus s'opposer
au mariage des amoureux. Bien entendu, Boni épousera
la comtesse Stasi.
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